Pourquoi je fais ce métier...
Aujourd'hui, après 19 ans d'exercice, j'ai enfin compris pourquoi je faisais et j'aimais ce métier...
Après des années d'investissement à l'IUFM, dans la formation continue, dans un DU, dans notre association professionnelle, j'ai pris un peu de recul pour me consacrer au métier, au collège, au CDI .
Une inspection décevante, des relations chaotiques au collège avec des collègues et la hiérarchie et il ne m'en avait pas fallu plus pour connaître une traversée du désert, un passage à vide, une démotivation, appelez cela comme vous voulez....
Et puis voilà, mercredi 5 juin, à 11h30, tout a changé.
15 élèves de DP3 ont participé au concours des Olympes de la Parole.
Nous étions tous ensemble, avec Christophe et Richard, deux collègues en charge de cette option, au ministère de l'Education Nationale après le passage devant le jury national,pour un debriefing.
Et Romain prend la parole, spontanément, pour nous remercier de l'avoir emmené dans ce projet. Il avoue n'avoir jamais cru être capable d'y arriver. Il affirme que quoi qu'il arrive, nous sommes gagnants car nous avons réussi à créer un groupe, une vraie famille, soudée.
Et là, la révélation, l'Esprit Saint de Vincent Peillon descend sur la salle !
Voilà pourquoi je suis là, voilà pourquoi je me suis engagée, à la suite de mes parents et grand-père, instituteurs militants, dans cette voie...cette déclaration vaut tous les rapports d'inspection du monde !
Ce n'est pas de l'institution que je dois attendre la reconnaissance, car elle ne vient que rarement.
Mais ce sont les élèves qui sont la justification de mon investissement dans le métier, du temps passé dans et hors collège.
J'avais déjà eu de nombreux signes sympathiques d'élèves ou d'anciens élèves mais les paroles de Romain et les marques de reconnaissance de ses camarades tout au long de la journée sont arrivés à point nommé et ont eu un effet sur moi bizarrement surdimensionné.
Bon, pour la petite histoire, cerise sur le gâteau, nous avons gagné le 2e prix des Olympes de la parole !
Mais l'essentiel est ailleurs...